Comment aborder sa carrière dans le rock quand on porte le nom de famille Van Halen et que son père n’est autre que l’un des guitaristes les plus révolutionnaires ayant existé ? Voilà la question épineuse qu’a dû se poser Wolfgang Van Halen, fils d’un certain Eddie Van Halen. D’autant qu’on le sait, les critiques ne sont jamais longues à dégainer, il en a lui-même fait l’expérience en remplaçant à quinze ans Michael Anthony, bassiste historique, au sein de Van Halen. C’est donc sous le patronyme de Mammoth WVH – qui parlera aux connaisseurs, tout en le détachant d’un nom lourd à porter – que Wolfgang a décidé de lancer son propre projet.
Œuvrant dans un heavy rock inspiré autant des Foo Fighters que d’AC/DC ou d’Alice In Chains, Wolfgang dévoile son vrai visage d’artiste, mais aussi de multi-instrumentiste, puisqu’il joue absolument tout. L’entretien qui suit était donc l’occasion de faire les présentations, en découvrant un petit peu plus qui il est, son parcours musical et, évidemment, la place de son regretté père dans sa vie.
« Une grande partie de mon inspiration vient de Dave Grohl et des Foo Fighters, et de la manière dont il a démarré avec ce groupe. J’étais très impressionné par sa capacité à tout jouer. »
Radio Metal : A trente ans, tu es déjà bien expérimenté : tu as joué de la basse pour Van Halen et Tremonti, ainsi que, plus récemment, la batterie et la basse pour la moitié du premier album solo de Clint Lowert. Cependant, Mammoth WVH est ton tout premier projet personnel. Pourquoi avoir autant attendu ?
Wolfgang Van Halen (chant, guitare, basse, batterie…) : J’imagine que c’est parce que j’étais très occupé avant. Ça faisait un petit moment que je travaillais là-dessus, donc c’était un peu mon bébé. Mais je suis très content qu’il voie enfin le jour maintenant, c’est excitant. J’ai commencé à composer avec l’intention de faire mon propre projet probablement en 2013. J’ai commencé à faire les premiers enregistrements en 2015 mais ensuite, nous sommes partis en tournée avec Van Halen, donc il a fallu que je fasse une pause. Sauf que je me suis retrouvé à composer beaucoup de musique pendant que j’étais en tournée. Quand je suis revenu, j’avais deux fois plus de chansons. Je les ai enregistrées au fil du temps, en m’adaptant à l’emploi du temps chargé de mon producteur, car c’est un mec très occupé. Nous avons fini vers 2018, en juillet, je crois.
En termes de style, c’est un album très orienté heavy rock moderne, presque grungy par moments, donc ce n’est pas étonnant que tu aies par le passé collaboré avec des artistes tels que Tremonti et Clint Lowery – il y a une certaine logique. Qu’est-ce qui t’a attiré vers ce type de rock ?
Je suis fan de plein de choses différentes. Je trouve juste que c’est de la super musique. J’aime quand de chouettes gars font de la super musique. Mais probablement que le premier groupe à m’avoir marqué était AC/DC. C’était un groupe très important pour mon père et moi ; c’était probablement l’un des premiers groupes de rock auxquels je me suis vraiment intéressé à fond. L’album Powerage était énorme pour nous deux. J’ai toujours adoré cet album. « Down Payment Blues », en particulier, était une chanson très importante pour tous les deux. Concernant ce projet, une grande partie de mon inspiration vient de Dave Grohl et des Foo Fighters, et de la manière dont il a démarré avec ce groupe. J’étais très impressionné par sa capacité à tout jouer. Il a tout fait sur le premier album, donc je suppose que j’ai voulu moi aussi tenter de faire la même chose. Puis il y a des groupes comme Nine Inch Nails, AC/DC comme je l’ai mentionné, Tool, Queens Of The Stone Age, etc. Jimmy Eat World est une autre grosse inspiration pour moi. Alice In Chains aussi. Je pense que si on mélange tout ça, on obtient mon album.
Quelle part de tes affinités musicales et de l’artiste que tu es aujourd’hui vient de ton père et quelle part vient de ton propre parcours dans la musique ?
Je pense qu’une énorme part de tout ce que je fais viendra toujours de mon père, rien qu’à cause des liens du sang et du fait que j’ai été auprès de lui toute ma vie. Ce que j’apprécie, en revanche, c’est que mon père n’a jamais essayé de me forcer à faire quoi que ce soit. Il m’a laissé découvrir mon propre chemin et mon propre son sans le contaminer de quelque façon que ce soit. Si je devais n’être qu’une copie conforme de mon père, je pense que ce serait vraiment ennuyeux. J’aime être un musicien à part entière.
Comme cet album a mis du temps à venir, comment son processus de création t’a-t-il aidé à trouver qui tu étais en tant qu’artiste ?
En fait, c’est exactement ce que cet album a fait pour moi. Avant, je savais que je voulais faire de la musique, mais je ne savais pas comment la faire. Je ne suis jamais allé en école de musique, mais je vois le temps que ça a pris – trois ans – comme ma propre école de musique, car maintenant que cet album est derrière moi, je sais ce que je veux faire et comment je veux le faire, et je me suis découvert en tant qu’artiste à part entière au fil du processus. Je suis donc excité à l’idée de retourner en studio et de mettre en pratique ce que j’ai appris, et faire un album aussi bon voire meilleur en deux fois moins de temps [petits rires].
« J’ai passé tellement de temps à façonner ma propre identité et à vouloir être moi-même que la dernière chose que je voulais faire était de monter sur scène et essayer d’être mon père, car je ne suis pas lui. »
Tu chantes et joues chaque instrument dans l’album. Pourquoi avoir fait ça tout seul et ne pas avoir un groupe autour de toi ?
C’était un genre de défi personnel. Comme je pouvais tout jouer, j’ai vraiment voulu voir si j’en étais capable. Comme je l’ai dit, Dave Grohl était une énorme inspiration avec sa manière de faire le premier album des Foo Fighters sur lequel il a tout joué. Donc j’ai voulu en faire de même. Mais c’est difficile d’être un groupe d’un seul homme et c’est pourquoi le producteur Elvis Baskette a joué un rôle très important, car il m’a permis… Quand tu as vraiment la tête dans le guidon, tu n’as pas non plus envie de te perdre dans ta tambouille, si tu veux. Il m’a beaucoup aidé à sortir la tête de l’eau pour avoir une vision plus objective. Il a beaucoup aidé à tout mettre en place. Malgré tout, ça reste un projet très personnel pour moi, mais je pense que c’est dur de faire de la musique sans que ça le soit. Si ça n’est pas personnel, ça me donne l’impression qu’on ne fait pas d’effort [petits rires]. Les paroles sont très personnelles notamment, j’ai travaillé sur pas mal de trucs avec cet album.
Est-ce intimidant de prendre une guitare devant un public ou sur un enregistrement quand ton père c’est Eddie Van Halen ? Je veux dire que les gens s’attendent probablement à ce que tu sois aussi bon et révolutionnaire que ton père…
Oui, on peut le supposer, mais je pense que ce serait un peu injuste de la part des gens de prendre la vie de mon père et d’en faire un baromètre pour déterminer comment je devrais vivre la mienne. Je pense que l’une des choses que mon père m’a inculquées, c’est d’être moi-même et d’être mon propre musicien. Je demande donc à tous ceux qui se procureront l’album de ne pas s’attendre à un second Van Halen, mais à un artiste original. C’est comme lorsque j’ai été contacté par les Grammys pour jouer « Eruption ». Evidemment que je sais le jouer, mais j’ai passé tellement de temps à façonner ma propre identité et à vouloir être moi-même que la dernière chose que je voulais faire était de monter sur scène et essayer d’être mon père, car je ne suis pas lui.
Les gens pourraient croire que c’est un luxe d’avoir Eddie Van Halen à la maison quand on veut apprendre la guitare. Quel genre de professeur était-il ?
Il était nul ! Il te le dirait lui-même. Je le compare à Albert Einstein quand ils disent qu’il était incapable de nouer ses lacets. C’est ce genre de cas de figure où une personne a tellement de génie en elle que c’est difficile pour elle de transmettre ce savoir à quelqu’un d’autre. Donc en dehors des moments où mon père m’a appris à jouer un rythme de batterie tout simple et où ensuite il m’a acheté un kit de batterie, j’ai tout appris à l’oreille. C’est presque comme un jouet mécanique. Mon père m’apprenait un petit truc, puis il me remontait, me regardait partir et j’apprenais le reste par moi-même.
Est-ce que la batterie était l’instrument que tu voulais jouer à l’origine ?
Oui, c’est avec ça que j’ai commencé. La manière dont ça s’est passé initialement, c’est que mon père m’a appris… Il a posé un magazine sur une table, puis un autre, et il était là : « Fais ceci avec une main, fais ceci avec l’autre main et tape du pied entre deux en même temps que la main gauche, et si tu fais ça, ça crée un rythme de batterie basique. » Quand il a vu que j’arrivais à le faire, il m’a acheté une batterie pour mon anniversaire. A partir de là, j’ai écouté le Best Of – Volume I de Van Halen et Enema Of The State de Blink 182. Je n’ai pas arrêté d’écouter ces deux albums et j’ai essayé de recréer tout ce que j’entendais à la batterie. Donc je pense que c’est l’instrument sur lequel je suis le plus à l’aise. Mon père a lui aussi commencé à la batterie, et je pense qu’il voyait ça comme une très bonne ossature rythmique, si tu veux. C’est un excellent instrument à apprendre pour commencer et ça m’a beaucoup aidé à m’identifier avec les rythmes et à les apprécier. Sur l’album, je me suis éclaté à enregistrer la batterie.
« C’est sûr qu’il y a des avantages, les gens vont probablement plus prêter attention à moi rien qu’à cause du nom et peut-être que certaines portes s’ouvrent plus facilement, mais je ne pense pas que le nom suffise à maintenir la porte ouverte. »
Tu as donc commencé à la batterie, tu as joué de la basse professionnellement, ton père est un célèbre guitariste… Mais quel genre de musicien est Wolfgang Van Halen au final ? Comment te définirais-tu ?
[Rires] Pour plaisanter, je disais : touche-à-tout et bon à rien. Plutôt que de me concentrer sur une chose particulière, j’aime essayer. Je veux dire qu’avec cet album, vous obtenez une image précise du genre de musicien que je suis. Jouer de tout permet de vraiment se concentrer sur l’art de la chanson. Je suppose que si j’étais quelque chose, je mettrais l’accent sur le fait que je suis un compositeur. Initialement et cyniquement, on pourrait se dire : « Oh, il joue de tout. Ça doit être parce que c’est un maniaque du contrôle », mais en fait, je pense que ça m’a beaucoup aidé à apprécier l’art de composer des chansons. Car je pense que quand tu n’es qu’une partie d’un album, disons que tu joues de la guitare, tu as peut-être un peu envie de montrer ce que tu sais faire pour pouvoir dire : « Eh, cette partie, c’était moi ! » Alors que lorsque tu joues tout, si tu décidais de faire de la démonstration sur tous les instruments, ça serait un vrai bordel. Donc le défi vient du fait de composer la meilleure chanson possible et tu te retrouves à tout faire pour servir la chanson plutôt que pour frimer. Je pense que, plus que tout, c’est vraiment ce que j’ai découvert au travers du processus, le plaisir de concevoir une chanson.
Tu as mentionné le producteur Michael « Elvis » Baskette », et tu as déclaré à son sujet qu’il t’avait « aidé à prendre confiance pour devenir chanteur ». Peux-tu nous parler de ton apprentissage en tant que chanteur ?
J’ai chanté toute ma vie, mais je suis quelqu’un de très anxieux qui doute beaucoup de lui-même. Je suis très critique envers moi-même. Je manquais de confiance en moi pour prendre le contrôle et être chanteur lead, même si je voulais essayer, et je pense que c’est Elvis qui m’a vraiment donné confiance. Il a tiré ça de moi et a vu avant moi que j’en étais capable. En gros, il m’a dit de la fermer et de chanter [rires]. Il a su que j’avais ça en moi quand je lui ai montré des idées entre autres, et il était là : « Tu dois arrêter de douter de toi-même et y aller. » Je pense que la plus grande barrière que j’avais à franchir était qu’il fallait que j’arrête de trop réfléchir et que je fonce. Donc une fois que j’avais fait deux ou trois chansons, j’ai eu l’assurance suffisante pour terminer le reste du disque.
Qui ont été tes références en termes de chanteur ?
C’est marrant, on me pose la question ces derniers temps et je n’ai pas vraiment de super réponse à donner. Comme je l’ai dit, j’ai chanté toute ma vie. Donc bien que j’aie des chanteurs dont je suis extrêmement fan, je crois que je n’ai jamais vraiment essayé de calquer mon chant ou regardé quelqu’un chanter en disant : « Je veux faire ça. » J’ai élaboré mon propre truc, pour ainsi dire.
Pour le line-up de tournée, tu as choisi d’être accompagné de Frank Sidoris à la guitare, qui joue avec Myles Kennedy dans le groupe de Slash, et Garrett Whitlock à la batterie, qui joue avec Mark Tremonti, tandis qu’on a parlé du producteur Elvis qui a justement l’habitude de travailler avec Myles et Mark. On dirait que tu es assez proche du groupe Alter Bridge. Quelle est ton histoire avec ces gars ?
Nous sommes une grande et heureuse famille d’amis. Je connais Mark depuis des années. Je crois que nous nous sommes rencontrés en 2007. J’étais fan d’Alter Bridge, l’album de Blackbird venait tout juste de sortir. Il s’est trouvé que nous étions dans la même ville, quelque part dans le Delaware, et ils jouaient dans la même rue que nous. Donc dès que nous avons fini notre concert avec Van Halen, je suis monté dans la voiture et je suis directement allé à leur concert et j’ai pu voir la fin de leur set. Nous avons échangé nos numéros de téléphone et nous sommes très bons amis depuis. Puis j’ai fini par jouer dans son groupe. Donc nous sommes tous une joyeuse bande de marginaux, si tu veux.
Mammoth était le nom du groupe Van Halen avant qu’il ne devienne Van Halen. A quel point est-ce symbolique pour toi d’utiliser ce nom ?
A chaque fois que mon père me racontait les histoires de l’époque où ils jouaient avec Mammoth, j’adorais tellement le nom que je me disais que quand je serais grand, je voudrais nommer mon propre groupe ainsi. J’imagine que nous y voilà ! J’étais un petit peu nerveux, je lui ai demandé la permission et il était là : « Pourquoi tu me demandes ?! C’est génial, vas-y ! » Il a adoré. Il était très content. Je pense que c’est très important de m’inscrire dans l’histoire et l’héritage de ma famille mais en allant dans ma propre direction. Bien que les fans purs et durs de Van Halen soient parfaitement au courant du nom Mammoth, je ne pense pas que ce soit le cas de tout le monde. Donc je trouve que c’est une référence sympathique et subtile pour ceux qui ne savent pas, tout en évoquant l’héritage. C’est très important pour moi parce que j’adore ce nom et j’adore le fait que mon père était celui qui chantait dans le groupe – c’est un autre élément qui me rapproche de ce nom.
« La raison principale pour laquelle j’étais là [à tourner avec Van Halen], c’était pour être présent pour mon père. Il était sobre depuis peu et il souffrait beaucoup d’anxiété. […] Rien que le fait de pouvoir tourner avec mon père, c’est l’un des meilleurs souvenirs que j’ai de lui. Chaque concert était un don et je ne l’oublierai jamais. »
En optant pour ce nom, tu établis un lien avec le groupe de ton père, mais sans mettre en avant le nom Van Halen. A quel point c’est une bénédiction et une malédiction de faire carrière dans le rock quand on porte le nom Van Halen et qu’il y a déjà une grande histoire attachée à ce nom ?
Il est clair qu’il y a un peu des deux et c’était intentionnel. Je ne voulais pas me présenter sous le nom Van Halen, les gens se font déjà une telle idée de ce qu’il implique que je voulais vraiment que ce soit vu comme un groupe, même si je joue tout en studio. Donc, oui, comme tu l’as dit, je pense vraiment que c’est à double tranchant. C’est sûr qu’il y a des avantages, les gens vont probablement plus prêter attention à moi rien qu’à cause du nom et peut-être que certaines portes s’ouvrent plus facilement, mais je ne pense pas que le nom suffise à maintenir la porte ouverte. Je me compare à quelqu’un comme Billy Eilish. Elle a une famille… Par exemple, son frère est producteur, il y a des liens, donc ça l’a peut-être aidée à ouvrir des portes, mais je pense que la raison pour laquelle elle est encore là, c’est parce qu’elle déchire et a du cran. Donc j’imagine que si je n’ai pas de cran, je disparaîtrai dans un an et vous n’entendrez plus jamais parler de moi, même si ça ne m’empêchera pas de continuer à faire de la musique dans mon coin. Mais si nous nous reparlons dans un an ou un peu plus pour mon second album, alors je suppose que tout ira bien [petits rires].
L’album se termine sur la chanson « Distance » qui est une lettre ouverte émouvante adressée à ton père, déclarant que « peu importe la distance, [tu seras] toujours auprès de [lui] ». Est-ce que ce pourrait être ta réponse à l’instrumentale « 316 » que ton père avait écrite pour ta naissance en 1991 ? On dirait que la boucle est bouclée…
Oui, c’est vraiment le cas. Ce n’était pas l’intention de départ, mais en y repensant maintenant, on dirait vraiment que la boucle est bouclée d’une belle manière. Je l’ai fait écouter à mon père, mais je ne pense pas qu’il s’était rendu compte de la signification que cette chanson a pour moi. Je pense qu’il l’a comprise simplement comme une chanson qui parlait de la perte, et c’est le cas. Même si venant de moi elle a un message très spécifique, j’ai aussi tendance à écrire mes paroles en adoptant un point de vue ouvert, de façon à ce que n’importe qui puisse leur donner sa propre signification, et je pense que c’est ainsi qu’il l’a vue.
D’ailleurs, en parlant du morceau « 316 », tu avais appris à jouer de la guitare, justement pour le jouer lors d’un concours de talents en sixième…
Oui, apprendre cette chanson, c’est un peu ce qui a stimulé mon amour de la guitare. Je me souviens, j’étais stressé, comme d’habitude, mais j’étais très fier d’avoir appris une chanson à la guitare, car ça m’avait toujours semblé effrayant, mais avoir pu comprendre comment jouer ça, une chanson qui était aussi importante pour moi, c’était vraiment quelque chose de spécial.
Quand tu as tourné avec Van Halen et enregistré A Different Kind Of Truth, le fait que tu remplaçais Michael Anthony a été très critiqué. Tu avais entre quinze et vingt ans à l’époque, j’imagine que ça a dû être à la fois excitant et difficile pour toi. Comment as-tu vécu ça et supporté les critiques ?
Simplement, tu apprends à laisser couler. La raison principale pour laquelle j’étais là, c’était pour être présent pour mon père. Il était sobre depuis peu et il souffrait beaucoup d’anxiété, tout comme moi. C’était juste un truc très amusant centré sur la famille. Je n’avais même pas l’impression que c’était un travail. J’étais là avec mon père et mon oncle, à faire de la musique et à m’amuser. C’était assez dingue, mais nous avions tellement répété qu’il s’agissait juste de profiter du moment et d’être là sur scène. Etant gamin, tu vois tellement de gens dans le public que tu commences à loucher et finalement à te concentrer sur ta prestation. Mais rien que le fait de pouvoir tourner avec mon père, c’est l’un des meilleurs souvenirs que j’ai de lui. Chaque concert était un don et je ne l’oublierai jamais.
Comment as-tu jonglé entre ta vie musicale et ta vie de lycéen ?
J’avais un professeur particulier car j’ai sauté la première pour faire ça. Les jours off, je lisais, je faisais des maths et tous ces trucs [rires]. Après les balances, pareil. J’essayais de jongler avec les deux. C’était dur parce que j’avais envie d’aller jouer de la musique, mais il fallait faire des divisions complexes ou des trucs du genre, il fallait que je fasse mes devoirs.
Interview réalisée par téléphone le 7 mai 2021 par Nicolas Gricourt.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.
Site officiel de Mammoth WVH : www.mammothwvh.com
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